Sur ce chemin qu’on appelle ‘’la Vie ‘’ à certains moments il n’y a pas de hasard, nous croisons de magnifiques personnes que je souhaiterais vous présenter .
Misié Axel alias Jénès Bèlè (sur Instagram et You Tube) vit, respire le bèlè. Une inspiration selon nous.
Dé ti mo kat pawol :
- Peux-tu nous expliquer la fondation du Bèlè c’est-à-dire historiquement parlant ?
Je ne prétends pas être un expert en histoire du Bèlè. De ce que je sais, nos ancêtres africains sont arrivés en Martinique avec leur bagage culturel. Il y eu, par la suite, symbiose entre les danses africaines et certaines danses européennes. Ce qui a donné le Bèlè que l’on connaît aujourd’hui. Il s’agit bien entendu d’un raccourci plus que rapide mais encore une fois, l’histoire n’est pas mon domaine.
- Quelle est la structure actuelle de LawonnBèlè ?
Dans la région samaritaine de nos jours, nous avons une lavwa douvan (chanteur), lavwa dèyè (des chœurs), les tibwatè (joueurs de ti bwa) au nombre de deux, les tambouyé (joueurs de tambour) au nombre de deux, 4 Danm Bèlè (danseuses), 4 Kavalyé (danseurs) et l’assistance (on n’utilise pas le terme « public » car normalement personne n’est inactif).
- Comment vois-tu le Bèlè du passé (La ronde n’est-elle pas fermée) à aujourd’hui ? Comment sens-tu l’avenir ?
Je n’ai pas connu cette période et je ne me suis pas assez renseigné pour répondre à cette première partie de la question. Concernant la deuxième partie, je vois le Bèlè continuer à évoluer mais il nous faut faire attention à la direction que nous faisons prendre notre Bèlè pour ne pas le dénaturer.
- As-tu une préférence : Bèlè Lisid ? Baspwent ? Kourant ? Dous ? Pourquoi ? Quelles sont tes sensations ? Est-ce que tu as déjà eu une élévation spirituelle durant un MomanBèlè ?
Sé silon. Mais en règle générale, je préfère le Gran Bèlè samaritain. C’est la danse où je m’exprime le plus pourtant avec très peu de pas.
Lorsque je danse, je ressens une plénitude. Bien souvent, je ne mange que très tard en Swaré/Moman Bèlè car je me nourris déjà du Bèlè.
Je ne pense pas avoir déjà ressenti une élévation spirituelle. Cependant, après un moment sans avoir pratiqué mon Bèlè, je ne me sens pas bien, je suis presqu’irritable.
- Ressens-tu la partie spirituelle du Bèlè ?
Oui et non. J’ai ma propre spiritualité mais je ne saurais dire s’il s’agit de la même que pour le Bèlè. Une chose est sûre, impossible pour moi de rentrer dans une Wonn Bèlè sans réelle intention.
- A qui souhaiterais-tu rendre honneur et hommage ?
A tellement de personnes. Mais si je devais en choisir une, ce serait Lydie Jean-Charles pour la remercier de m’avoir transmis cette passion.
- Quels seraient tes conseils pour les générations à venir et le travail que l’on devrait appuyer et mettre en place ?
Je leur dirais qu’il faut prendre son temps, ne pas précipiter les choses. L’apprentissage du Bèlè prend tout autant de temps que n’importe quelle discipline. Je leurs dirais aussi que l’humilité est, à mon avis, indispensable non seulement dans le Bèlè mais aussi dans la vie. Ne pas sous-estimer les difficultés que nous pouvons rencontrer durant l’apprentissage du Bèlè sous prétexte du fameux « sé ta nou. »
Une dernière chose : préserver, autant que faire ce peu, le Bèlè dans sa forme originelle tout en y apportant à l’occasion certaines touches de modernités (je pense notamment au Fitness Bèlè).
Mèsi anpil
11/2021
