Le Bèlè est une pratique artistique de Martinique qui mêle musique, danse, et conte.
Autres définitions :
‘’Le Bel-lé ‘’ devenait la danse qui marque le début d’une prise de conscience, qu’une nouvelle famille prendra naissance et évoluera d ‘après des principes bien déterminés d’une construction : organisation, force, harmonie, fondement, gardien du maintien de la tradition, de l’évolution de la société… Terrine Jean Mico ,2005
Selon F Barth le Bèlè constitue une forme culturelle qui va réaliser certaines valeurs fondamentales sur lesquelles se fonde l’identité martiniquaise actuelle (solidarité, la rencontre, le partage ou la résistance).C’est un système socio musico-chorégraphique dans lequel ces différentes composantes forment un tout et sont indissociables.
Paradigme de l’origine du Bèlè
Le Bèlè est couramment interprété comme une pratique d’origine africaine portant des éléments de fusion avec la culture européenne. Une illustration de ceci est la combinaison du tambour et de la pensée rythmique qui sous tend son jeu, reconnue comme africaine ,avec des éléments chorégraphiques comme le quadrille, d’origine clairement européenne.
Etudes /Recherches
– La première publication concernant les différentes musiques de la Martinique et leurs origines datent de 1981 avec Monique Descroches
– Le bèlè ou bel air, la calenda, le laghia , le conte sont favorisés par le système des grandes plantations regroupant un plus grand nombre d’esclaves
– Les musiques d’influence européenne émergent au sud ‘’haute taille, Réjane, quadrille , biguine , marzurka, valse créole
– Jacqueline Rosamain privilégie une démarche diachronique de 1635 , débuts de la colonisation française des Antilles ,jusqu’à l’avènement du zouk.
De la Calendas passant par la biguine et finir par le zouk.
La calenda chrétienne (danser chanter à l’église à Noel) et la calenda africaine (danse de fécondité de la mort, de la terre) possèdent des points communs qui favoriseraient leur fusion ; du sacré à caractère sexuel et érotique, l’aspect calendaire et la gestuelle ‘’ naissance de la biguine’’.
-Josy Michalon fait le rapprochement du Ladjia ,kokoyé (art martial) de la Martinique et kadjia (lutte) de la société Basantché lié à la fête de l’igname du Bénin


Dans les années 80 le Bèlè du Sud , le Bèlè de basse pointe et du lasoté sont en train de disparaitre contrairement au Bélé samaritain qui persite avec une importante vitalité. Les soirées Bèlè se déroulent dans des pitts après le combats de cops , des lieux publics , comme des cantines , des maisons de culture , des marchés , des places le plus souvent couvertes.
Bèlè est le titre générique du répertoire et qualifie les éléments de la performance : on parle de musique Bèlè, de tambour Bèlè , de soirée Bèlè.Il désigne la danse centrale du répertoire qui se décline en trois variantes : Le Bèlè Kourant ( Ansinel Lévé /danse vive) ,Le Bèlè Douss (Baw man ka travay /sensuelle et arrondie) , Le Bèlè Pitché (Dé /Marqué d’un arrêt) .
Le gran Bèlè possède un caractère grave .Il se distingue par un jeu de ti bwa ternaire.
Le Bèlia exprime un souhait ,une annonce , un bienfait .Il se distingue par un jeu de ti bwa ternaire et une danse marqué de trois pulsations.
Les danses que l’on pratique en cercle sans limitation du nombre de partenaires qui se répartissent en alternant un homme et une femme :
Le Ting Bang consiste à faire tourner le cercle en une série de sauts, en virevoltant en alternant les vis-à-vis.
Le Woulé Mango simule le roulis d’une mangue, en faisant tournoyer un danseur sur la corde humaine que forment les autres partenaires. .
Les danses que l’on pratique en deux lignes face à face , l’une d’hommes et l’autre de femmes sans limitation du nombre de partenaires :
Le Mabélo que les danseurs réalisent en s’avançant jusqu’à se frapper le bassin en imitant l’onomatopée zip zap zabap qu’enonce les répondé et le tambour.
Le Vénézule qui mine les gestes du grajé manyok
Le kanigwé et le Karésé qui s’organisent autour de commandements du chanteur.
Les travaux de labour ,de terrassement que l’on accompagne avec la musique Bèlè ;La fouy té WA WA SE MWEN
Le Bèlè de Basse Pointe est l’une des plus anciennes forme de Bèlè.En effet Lafcadio Hearn rend compte de patriques tambourées en 1887 dans la ville de Grand Anse qui correspond actuellement à la ville du Lorrain. Rassemble 12 danseurs soit 6 filles et 6 garçons.
L’expression ‘’Bélé du sud’’ désigne une danse et aussi un ensemble des pratiques qui comprennent le Bèlè et le Gran Bèlè, dansées généralement par plusieurs couples.Les couples rentrent dans la ronde et chaque couple successivement vient danser devant le tambour qu’il termine par une improvisation de la danm accompagnée derrière elle par le cavalié puis ils inversent les rôles.
Source ‘’MATRICE Bèlè’’ les musiques bèlè de Martinique :Une Référence à un mode social alternatif, Collection Sim’Ekol , d’Etienne Jean Baptiste

